Lorsqu’il est question de l’histoire des Noirs et de leurs contributions à la société, nous avons tendance à ne penser qu’aux Noirs d’Amérique. Cependant, cela ne représente qu’une brève période de l’Histoire (du temps de l’esclavage à aujourd’hui) et contribue à l’adoption d’une vision subjective de l’Histoire. Si nous souhaitons en apprendre davantage sur la contribution de ces personnes dans divers domaines, il nous faut retourner à l’époque préhistorique, sur le continent africain, le berceau de l’humanité.
Prenons comme exemple le domaine des mathématiques. Les premières traces de l’utilisation de nombres et de leur manipulation remontent à cette époque.
L’histoire des mathématiques
Il y a environ 37 000 ans, la communauté noire du Swaziland (pays aujourd’hui appelé Eswatini) se servait déjà des nombres pour compter et mesurer. L’os de Lebombo, retrouvé dans les montagnes du Lebombo, au Swaziland, constitue la plus ancienne preuve de raisonnement mathématique. Il est constitué d’entailles régulièrement espacées qui semblaient servir de système de comptage pour représenter le calendrier lunaire.
Un autre os, l’os d’Ishango, retrouvé entre les territoires de l’Ouganda et du Zaire (aujourd’hui la République démocratique du Congo), sert quant à lui à prouver qu’en Afrique, il y a environ 22 000 ans, les hommes connaissent le sens des nombres et savaient effectuer des opérations sur les nombres. L’os est formé d’une série d’entailles qui représente, dans l’ordre, les nombres premiers. Il comprend également des marques représentant les nombres impairs et d’autres qui suggèrent des additions et des soustractions. Cette démonstration a certainement pu influencer le développement des mathématiques dans l’Égypte ancienne.
Le développement de la représentation des nombres
Selon l’histoire des mathématiques, c’est à Kemet (dans l’Égypte ancienne et ses régions avoisinantes), il y a environ 5 000 ans, que la représentation des nombres a été développée. À cette époque, soit avant l’arrivée des Européens, l’Égypte était plutôt une civilisation africaine. Kemet signifierait d’ailleurs « la terre noire ». Les notions de représentation des nombres, de valeurs de position et de puissance ont été définies et utilisées durant cette période. Différents symboles ont même été créés pour représenter chacune des puissances de 10, de dix à un million.
Un témoignage de la présence des mathématiques
Un papyrus datant d’environ 4 000 ans, retrouvé dans la région de Kemet et aujourd’hui exposé dans un musée de Moscou, constitue une autre preuve de la présence des mathématiques à cette époque. Il s’agit de la plus ancienne trace d’algèbre et de géométrie. Le papyrus comprend 25 problèmes mathématiques qui impliquent, entre autres, de résoudre des équations avec des inconnus et de calculer l’aire et le volume, dont le volume d’une pyramide tronquée.
Un autre papyrus, datant de la même période et également retrouvé à Kemet, comprend quant à lui des problèmes impliquant des fractions, des équations linéaires ainsi que les notions d’aire, de volume et de pente. Ce papyrus se trouve aujourd’hui dans un musée britannique.
Dans l’Égypte ancienne, les calculs arithmétiques reposaient sur les mêmes principes que ceux servant aujourd’hui aux additions et aux multiplications. De plus, les Égyptiens de l’époque effectuaient des opérations sur des fractions, se servaient de cercles et de cylindres pour calculer et appliquaient certaines notions avancées de mathématiques comme les suites arithmétiques et géométriques ainsi que les rapports trigonométriques.
L’histoire des jeux mathématiques
Le plus ancien jeu mathématique, une planche à calculer, a été retrouvé en Éthiopie et remonte à plus de 3 000 ans. Ce jeu implique qu’un joueur use de stratégie pour récupérer plus pierres que son adversaire.
Jeu mathématique : Mancala
Au Nigeria, les Yorubas ont choisi de créer leur propre système élaboré de comptage, basé sur des unités de 20, et non de 10 comme ceux qui se développaient ailleurs dans le monde.
En République démocratique du Congo, les enfants du peuple Bushong avaient l’habitude de tracer des réseaux complexes, mais formés d’un seul trait, sans jamais lever leur outil d’écriture ni repasser sur un trait. Ces enfants se sont ainsi amusés à résoudre ce type de problème bien avant que le mathématicien suisse Leonhard Euler ne s’intéresse à l’analyse des réseaux, en 1735.
À l’Université de Sankoré, au Mali, se trouve une bibliothèque remplie de manuscrits majoritairement écrit en langues africaines et démontrant une utilisation avancée des mathématiques et de la science datant de bien avant la colonisation européenne.
Ainsi, si vous souhaitez réellement découvrir les contributions des Noirs à la société, il vous faut retourner au début de l’Histoire.
Nous espérons que cet article vous a plu et que vous en avez appris davantage sur le lien entre l’histoire des mathématiques et celle des Noirs. Consultez régulièrement notre blogue pour y retrouver de nouveaux articles sur les mathématiques, des articles que vous ne voudrez pas manquer!
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